La chorégraphe installée à Montpellier vient d’être nommée à la tête du CND à Pantin. Un renouveau pour ce lieu ?
On avait eu vent il y a déjà plusieurs mois d’une possible arrivée de Mathilde Monnier à la direction du CND, vaisseau de la danse sis à Pantin qui semblait quelque peu assoupi. Puis, le renouvellement surprise de Mathilde Monnier à la tête du Centre chorégraphique national de Montpelllier cet été juste avant le festival Montpellier Danse était venu clore – provisoirement – le débat. Pourtant, en discutant avec la chorégraphe en juin dernier, on avait eu le sentiment qu’elle voulait prendre du recul par rapport à la création. Depuis les années 80, Mathilde Monnier, alors en tandem avec Jean-François Duroure puis seule, a été une des protagonistes de cette nouvelle vague chorégraphique française ; l’artiste n’a jamais cessé de surprendre – et parfois de décevoir. Création avec Christine Angot, Philippe Katerine ou la Ribot, échange avec des danseurs africains, mise en route d’un cursus professionnel Exerce. Mathilde Monnier ne s’est pas reposée sur ses lauriers.
Nouveaux horizons
Son arrivée au CND va donner un coup de fouet à cette institution dont on a toujours pensé qu’elle était un poil mal aimée par ses tutelles. Dès le départ, le Centre, installé dans d’anciens locaux administratifs repensés pour la danse en studio et bureaux, a souffert d’un déficit d’image. Nombreux sont ceux qui ignorent son existence, au pire ; ses actions, au mieux. Lieux de répétitions, de recherches – sa médiathèque est remarquable – et de représentation, le CND est trop ou trop peu. Ses salles, en fait de grands studios aménagés, sont peu pratiques. Il n’a jamais connu d’artiste à sa direction : la dernière dirigeante en date, Monique Barbaroux, venait du cinéma. Ses derniers mois, une certaine confusion régnait sur place et l’absorption de la Cinémathèque de la Danse par le département image du CND a été mal vécu par beaucoup. La goutte qui a fait déborder le vase en quelque sorte…
Abus d’autoritarisme ? Une article de la revue Mouvement, tout dernièrement, pointait quelques dérives et pas mal d’excès. Il serait peut-être temps de repenser le CND tant en terme de convivialité – l’espace immense peut être glacial en pleine journée -, de programmation et… d’envie. Mathide Monnier arrive avec des projets. Et on imagine pas mal de persuasion. Le ministère de la Culture a déjà annoncé un accent renforcé sur le soutien et l’accompagnement de la création artistique et sur la diversité des langages et des expressions du champ chorégraphique. Mathilde Monnier développera la relation du CND aux publics, notamment par le biais de l’éducation artistique. Vaste chantier s’il en est.
Question subsidiaire : Mathilde aura-t-elle encore le temps (et la force) de créer pour sa compagnie ? Et qui lui succédera à Montpellier ? En attendant, on peut se réjouir de cette arrivée du côté de Pantin. Et à défaut du soleil du Languedoc, Mathilde pourra se consoler avec une vue sur le canal de l’Ourcq… La danse a plus que jamais besoin de nouveaux horizons – au CND comme ailleurs.
via Les Inrocks – Mathilde Monnier prend la direction du Centre national de la danse.
Translation (bad) in English follows:
Choreographer based in Montpellier has been appointed head of CND Pantin . A revival at this venue?
We had heard there are already several months a possible arrival of Mathilde Monnier in the direction of the CND , the ship located in Pantin dance seemed somewhat drowsy . Then the surprise of Mathilde Monnier at the head of the National Choreographic Centre Montpelllier renewal this summer just before the Montpellier Danse festival came close – temporarily – the debate . However, in discussion with the choreographer in June, we had the feeling that she wanted to take a step back to creation. Since the 80s , Mathilde Monnier, then in tandem with Jean -François Duroure only then , was one of the protagonists of this new wave French dance , the artist has never ceased to surprise – and sometimes disappointing . Creating with Christine Angot , Philippe Katerine or Ribot , exchange with African dancers, initiation of a professional curriculum Exercises . Mathilde Monnier has not rested on its laurels .
new vistas
His arrival at the CND will give a boost to the institution which has always thought she was a bad hair loved by her guardianship . From the beginning, the center , located in a former office space redesigned to dance studio and offices, has suffered from a poor image . Many people are unaware of its existence , at worst , his actions at best. Places of repetitions , research – the library is remarkable – and representation , the NEC is too much or too little. Its rooms, in fact large furnished studios , are impractical. There has never been an artist to his leadership : the last ruling dated Monique Barbarous , had cinema. His last months , there was some confusion on site and the absorption of the Cinémathèque de la Danse in the picture department of CND was resented by many. The straw that broke the camel somehow …
Abuse of authoritarianism ? An article in the journal Movement , most recently, pointing few drifts and a lot of excess. It might be time to rethink the CND both in terms of usability – the immense space can be cold during the day – programming … and envy. Mathide Monnier happens with projects. And not difficult to imagine persuasion. The Ministry of Culture has announced an enhanced focus on the support and guidance of artistic creation and the diversity of languages and expressions of dance field. Mathilde Monnier develop the relationship CND public , particularly through arts education. Major project , if any.
Subsidiary question: Mathilde she will still have time ( and strength ) to create for his company ? And successor in Montpellier ? In the meantime, we can rejoice that the arrival side of Pantin . And if the sun Languedoc, Mathilde can console with a view of the Canal de l’Ourcq … The dance more than ever new horizons – CND elsewhere.